La proprioception : notre 6ème sens

"I too, dance the rhythm of this moving world."

- Rumi

Cet été, j'ai beaucoup entendu parler d'un besoin de remise en forme "post-pandémique" pour un retour à la normale avec un corps "normal" ...

D'après la psychologue et yoga thérapeute Bo Forbes, cette tendance n'exprime pas seul un besoin purement physique, mais relève d'une sensibilité humaine plus profonde :

La proprioception, notre sixième sens. Elle intègre la conscience du corps, de Soi (somatique), en mouvement ou en état statique. Elle incarne notre positionnement et détermine à la fois nos limites et notre connectivité avec le monde qui nous entoure.

La pandémie a mis au défi (et encore) notre proprioception. Elle a changé notre mobilité, notre respiration, notre forme physique, organique, énergétique. En limitant notre espace, elle a déshydraté nos tissus conjonctifs personnels et sociaux.

Cette perte d'alignement, de force et d'orientation qui sont expérimentées actuellement et collectivement, ont en réalité très peu à faire avec notre poids, notre taille, ou notre niveau sportif.

C'est la réponse normale et écologique face à un lieu de vie devenu plus petit, restreint, et confus. Celle qui vient fragiliser un besoin émotionnel, biologique et social fondamental.

Non pas celui d'apparence, mais celui d'appartenance. Le sentiment qui nous lie à notre propre corps, à nous-mêmes mais aussi à l'autre. Elle accorde nos réflexes, nos repères, nos gestes les plus subtils pour retrouver un sentiment de sécurité, de sens et de cohérence dans un monde qui change en permanence.

All that is important, is this one moment in movement.

- Martha Graham

S'il existe un besoin de remise en forme en ce moment, ce n'est peut-être pas (tellement) le corps "bikini-proof" ... au lieu de s'arrêter à nos "imperfections", explorons ce qui se cache derrière. Invisible à l'oeil, sensible à notre regard.

Aller à la rencontre, observer, inviter la douceur, pour (re)créer de l'espace, retrouver un appui, du concret, se laisser porter, permettre, les vagues qui m'éloignent, me ramènent, à la Terre Mère, ici la Source, ta main dans la mienne, mer et fille, relié.

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Septembre, 2021